Un expérience marquante qui aura transformé l'angoisse d'un jeune pour le néerlandais en plaisir de l'apprendre...

Une rencontre bouleversante

Voici une expérience qui aura marqué mon esprit et qui illustre le problème qu’un certain type d’enseignement peut générer chez un adolescent.

Une arrivée sous tension

Arrivée des parents en stage, c’est le moment de Pâques et cela se passe à Wemmel: un garçon dont je ne risque pas d’oublier le prénom débarque dans ce stage avec sa maman et beaucoup d’appréhension. Le jeune, qui a 11 ou 12 ans, semble fortement touché par l’idée de devoir suivre un stage de néerlandais en immersion. Je ne sais pas ce qu’il vit dans son école; mais, manifestement, il souffre, et cette souffrance le marque visiblement.

Il est tellement mal que, lorsque, après mon discours de présentation, sa maman se préparant à partir, il file en courant dans une direction aléatoire, vers les terrains de football. Je me mets à courir derrière lui et je l’arrête dans sa course. Le souvenir me semble étrange; mais je crois que, oui, j’ai dû le plaquer dans l’herbe pour l’arrêter. Il pleure toutes les larmes de son corps, il a des difficultés même à respirer tant il est angoissé à l’idée de suivre ce stage de néerlandais.

Un dialogue pour apaiser

Je n’aurais jamais imaginé qu’on puisse se mettre dans un état pareil pour un stage en immersion. Je lui dis donc :

–  Calme-toi ! Je vois bien que tu ne veux pas rester ici. Tu n’es pas à l’aise. Rassure-toi, tout d’abord, je ne te demanderai rien que tu n’aies envie de faire, je te le promets, et je ne vais certainement pas te forcer à rester ici. »

Aujourd’hui, je peux le dire, je ne pensais pas tout à fait ce que je lui disais. Mais il fallait dans un premier temps qu’il se calme, qu’il constate que je voulais son bien et qu’il arrête d’imaginer comment il allait vivre un stage qu’il n’avait jamais vécu auparavant !

–  Vous ne pouvez pas comprendre ! me lance-t-il. Le néerlandais, ce n’est pas pour moi, je vais souffrir, je ne veux pas souffrir ! Je ne veux plus souffrir. Je déteste le néerlandais, j’en ai marre. À l’école, je suis malheureux aussi. C’est trop dur pour moi. Je suis trop nul en néerlandais.

–  Écoute, je vois bien que tu n’es pas bien et je ne veux surtout pas ajouter de la douleur à ta souffrance. D’abord, ici, sache que ça n’a rien à voir avec l’école. À l’école, tu fais de la théorie; enfin, je suppose ? Ici, tu vas faire de la pratique.

Une métaphore pour le rassurer

Je lui explique :

–  J’imagine qu’un jour tu vas vouloir conduire une voiture ? Et bien, tu es d’accord de dire que ce n’est pas la même chose de vouloir obtenir le permis théorique et de pouvoir conduire. Tu t’en rends bien compte ? Conduire une voiture, je suis sûr que tu aimerais faire ça, non ? Étudier pour obtenir le permis théorique, c’est beaucoup moins amusant. C’est exactement la même chose ici : Pendant le stage, tu conduis une voiture et, à l’école, tu étudies des règles de conduite. Tu comprends ? Rien à voir ! Tu es en train de stresser parce que tu crois qu’on va te faire revivre ce que tu vis à l’école, qu’on va t’oppresser avec des choses à étudier. Non, ce n’est pas comme ça ici. Ah ! Si tu étais tombé dans un mauvais stage de langue, ces faux stages de langues, avec tennis et néerlandais ou cheval et néerlandais. Ça t’es déjà arrivé de parler avec un cheval en néerlandais ?

Tu as deux chances, tes parents t’ont inscrit au meilleur stage de la planète et, en plus, je suis serai le Directeur du stage. Et, je vais te dire un secret que tu ne répèteras à personne: Avant d’être Directeur à ABCzaam, je ne parlais pas néerlandais.

Tu vois, je sais exactement ce que tu vas vivre ici parce que je l’ai vécu avant toi.

J’étais content de le voir sourire en s’essuyant ses larmes.

Un compromis assez inattendu

Et j’ai continué ainsi :

–  Maintenant, je voudrais savoir quelque chose ! Réponds-moi : Si tu ne restes pas ici, qu’est-ce que tu vas faire chez toi ?
Il réfléchit un instant et me répond:

–  Je vais jouer à la PlayStation… Avec mes copains.

Après un court échange, je lui propose un marché. Je lui promets d’aller lui acheter une PlayStation, de la paramétrer en néerlandais s’il reste et de lui faire un horaire adapté et même de lui trouver des nouveaux copains en stage pour jouer avec lui.

Assez rapidement, à mon grand étonnement, il a tout de suite accepté, et, il est resté.

Une transformation en plusieurs stages

J’ai acheté la PlayStation; mais je n’ai jamais trouvé le jeu qu’il voulait. De toute façon, au bout de deux jours, il s’en fichait complètement. Il avait tout oublié. Et non seulement il a terminé le stage; mais il en a suivi plusieurs autres par la suite. Il a fini par aimer parler néerlandais et il est devenu bilingue.

L’impact durable d’un stage

Je suis certain que si ce garçon n’était pas venu à ABCzaam, il aurait probablement grandi en pensant qu’il était nul en langues. Preuve que la méthode et l’approche différente en stage peuvent tout changer.

Une autre histoire de réussite

Je me souviens également d’une jeune élève flamande, en difficulté en français à l’école, qui a fini par découvrir ses capacités grâce à nos stages. À force de pratique et de confiance, elle est passée de l’échec à la réussite, puis à l’excellence. Et, chaque vacances scolaire d’été, la première chose qu’elle faisait en arrivant en stage, c’était venir me trouver pour me raconter son bulletin en français. Elle était si fière d’elle, d’autant qu’elle s’était persuadée, quelques années plutôt, qu’elle ne parviendrait jamais à parler français.

Une fierté qui ne faiblit pas

Quand je termine un stage, je vois une telle énergie, une telle fierté dans les yeux de ces jeunes, une telle envie d’apprendre, de savoirs, que j’en suis souvent ému. Songez à toutes ces histoires qui auraient dû se solder par des échecs; mais dont nous avons, par la force d’Abczaam, fait plier le destin.