Souvenirs anecdotiques

« Vous ne m’aurez plus ! »

Une rencontre linguistique houleuse au salon de l'éducation :
"Vous ne m'aurez plus !" dit cette maman.

Les débuts des stages d’anglais à ABCzaam...

Cela s’est passé en 2012, lorsque le Salon de l’éducation était encore organisé à Namur (Belgique). C’était dans ces années où nous commencions à mettre en place nos premiers stages d’anglais. Et, pour cela, nous étions allés en Grande-Bretagne recruter des animateurs et des professeurs anglophones.

L’idée était simple, plutôt que d’envoyer nos jeunes à l’étranger dans une aventure hasardeuse, nous faisions venir des anglophones en Belgique. C’est plus écologique et, surtout, plus économique pour les parents. Et les résultats et la satisfaction de nos parents nous donnent apparemment raison depuis des années.

Une collaboration refusée avec Oxford

Quelques semaines après avoir collé des dizaines d’affiches dans plusieurs villes britanniques, une « section linguistique de l’université d’Oxford » (elle s’est présentée ainsi), nous contacte par mail pour nous demander si nous étions d’accord de collaborer avec elle. Le système était simple, notre asbl ABCzaam devait mettre sur son site que « nous organisions des stages d’anglais à Oxford » et envoyer des jeunes là-bas. La « section linguistique » s’occuperait de tout, il n’y avait donc rien à faire, et, en échange, l’asbl recevrait une commission.

Après réflexion, nous avons refusé leur offre. Financièrement, c’était tentant, d’autant qu’il n’y avait rien à faire; mais nous n’avions aucune garantie sur l’efficacité de leurs cours et, par ailleurs, leurs prix étaient exorbitants : si mes souvenirs sont corrects, au moins 3.000 euros la semaine.

Une confrontation inattendue au Salon de l'éducation à Namur

Mais, je m’égare, revenons à notre Salon de l’éducation namurois… Je suis dans mon stand « ABCzaam » lorsque je vois arriver vers moi deux dames. Je m’avance donc vers elles dans l’allée du salon et je les interpelle :
– Bonjour Mesdames, souhaitez-vous que je vous explique ce que nous organisons ?
– Oui, bien sûr, dites-moi, me répond l’une d’elles.
– Nous sommes une asbl et nous organisons des stages de langues…
– Alors, là, je vous arrête tout de suite, Monsieur ! C’est scandaleux ce que vous faites !
– Ah bon ?! Nous orga…
– Je ne veux même pas entendre ce que vous allez me dire. C’est scandaleux et, je me permets de vous le dire, et j’en profite même pour vous le dire en face, monsieur, car j’ai dépensé des milliers d’euros pour que ma fille aille aux États-Unis et qu’est-ce qu’elle me dit quand je vais la chercher à Zaventem ? Qu’elle a parlé tout le temps français avec des francophones là-bas ! C’est honteux ! C’était bien la peine de donner toute cette somme. Et on m’avait promis, et vous m’aviez promis qu’elle parlerait anglais et qu’elle reviendrait de là, bilingue !
– Mais justement madame, je vou…
– Vous ne m’aurez plus, je vous le dis. Au revoir Monsieur !

Bref, je n’ai pas pu placer le moindre mot. J’étais stupéfait, consterné, sidéré; de plus, évidemment, elle n’avait pas opté pour le ton de la confession; non, non, on était dans la revendication franche et criarde. Bref, cela a duré dix secondes, elle a juste eu le temps de faire vingt pas pour dire tout ce qu’elle avait à me revendiquer; puis, elle s’en est allée aussi vite en grommelant avec sa voisine dans une allée perpendiculaire.

Réflexion sur une mésaventure, finalement, assez savoureuse...

Bien entendu, aujourd’hui, je ris quand je repense à cette drôle de situation. Avouez que c’est tout de même énorme, incongru, épatant, stupéfiant, de se faire enguirlander dans un salon à la place des concurrents desquels vous essayez, justement, de vous distinguer !

Ce que j’essayais désespérément de lui dire, c’était simplement : « Mais je vous comprends à 100%, madame, c’est aussi pour cela que nous avons créé notre association, que nous faisons venir des anglophones, pour vous éviter ce type de mésaventure. Que nous nous voulons efficaces, sérieux, avec des prix corrects.»

Je comprends la colère de cette dame ; mais, il n’est pas utile de mettre toutes les organisations dans le même panier…

Un note positive d'un père qui met son enfant à ABCzaam, après avoir envoyé sa fille aux U.S.A.

Concluons sur une note amusée et positive avec l’histoire de ce papa, qui ayant vécu les mêmes déboires que cette dame, m’écoutait raconter cette anecdote.

Tout à fait en accord avec mon récit et, sachant qu’il venait d’offrir à sa fille des vacances linguistiquement inutiles et très coûteuses, aux États-Unis, il m’a lancé, sur un ton à la fois légèrement déçu et ironique : « Ceci dit, culturellement, bah, ça reste intéressant. »

J’admire sincèrement la pugnacité de ce monsieur qui inscrit sa fille à ABCzaam après un stage aux U.S.A. Mais, pitié, soyez cohérents, pour vos enfants, ne mettez pas la charrue avant les bœufs, sinon, vous récolterez peu. Comme j’admire aussi la logique de cette Dame qui pensait probablement, influencée par des publicités bien construites, que, parce que sa fille était aux États-Unis, elle n’aurait pas d’autre choix que de parler anglais.

Conclusions finales

Je me mets parfois à la place des parents et je me dis que ce n’est quand même pas facile de trouver des moyens pour que son enfant devienne bilingue…

Entre des organismes belges qui travaillent mal et des entreprises internationales qui se moquent de nous… De la même manière, ce n’est pas facile pour ABCzaam de luter coincé entre ce petit marteau et cette énorme enclume…

Finalement, tout est une question de confiance. Bonne chance !

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Philippe

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