Philippe
Il y a une semaine, je m’arrêtais dans une officine, non loin de Huy, pour y déposer quelques prospectus ; activité que je détesterais au plus haut point, si elle ne me permettait pas de communiquer sur ma passion pour l’apprentissage des langues.
La personne chez qui je déposais des brochures me dit : « Tiens, justement, l’an passé, j’ai inscrit ma fille dans un stage de langue, en néerlandais. C’était chez…, chez…, chez… » Elle ne parvenait pas à retrouver le nom de l’organisation où elle avait inscrit son enfant.
Entre temps, sa collègue l’interrompt pour dire : « C’est plus qu’une semaine, non ? »
« Non », lui répond mon interlocutrice : « Toi, tu parles de cette année. Elle est, en effet, partie pour un an… Moi, je parle de l’an passé, c’était pour se préparer à partir justement. »
Là-dessus, elle se remet à chercher le nom de cette organisation : « Chez…, chez… »
A tout hasard, je lui lance le nom d’une des organisations les plus connues en Belgique, une des plus grosses boites linguistiques et elle me répond : « C’est cela, exactement ! »
Et, moi, de lui répondre avec naïveté : « Elle n’a pas dû être en immersion complète et obligatoire alors ? » La dame me regarde avec un air étonné, semblant me demander de quoi je parlais. Et, j’ajoute avec une candeur inouïe : « Elle a probablement pu parler français en stage… Je le sais parce que beaucoup de personnes me le disent : les parents, les animateurs qui sont allés chez eux, les élèves aussi me disent qu’ils n’y apprennent rien en comparaison avec Abczaam. Tous les témoignages concordent. On parle français chez eux. Ce n’est pas du tout en immersion, en fait. »
Ma naïveté est d’une telle étendue que je m’attendais encore à ce qu’elle me dise : « Oui, effectivement, j’ai un peu été déçue et… » Mais sa réaction sera tout autre.
Chères lectrices et chers lecteurs, connaissant mon caractère, je serais tenté d’ironiser et de prendre un air gentiment moqueur en caricaturant le comportement de cette personne.
Mais, je n’ai pas envie de rire de cette situation et, ce, pour plusieurs raisons : D’abord, parce qu’il s’agit d’une certaine somme d’argent. Combien de parents n’ont pas été déçus de constater que, malgré un investissement financier conséquent, leur enfant n’avait rien appris lors de son séjour ? Ensuite, il s’agit souvent de jeunes très, très motivés qui sont les premiers à vouloir devenir bilingues et dont les efforts, parce que leurs parents auront choisi l’organisation la plus connue, seront tristement vains. Enfin, je n’ai pas envie de rire de ces parents car ces organisations leur mentent et, au final, donnent une image médiocre et scandaleuse des stages de langues.
Donc, vous l’avez compris : Trop tard, je venais tout à coup de réaliser qu’elle ne s’était pas posé la question de savoir si sa fille allait ou non être plongée en immersion. Elle avait agi comme des milliers de consommateurs, sans réfléchir, en inscrivant sa fille dans un stage de néerlandais, sans faire de recherche…
Mais, réalisez-vous un instant que tout le monde, je dis bien, tout le monde pense naïvement que la meilleure façon d’apprendre une langue, c’est d’aller dans le pays (même si c’est faux, cfr. un autre de mes articles).
Et, dans un même temps, des milliers de personnes inscrivent leurs enfants à des stages en Belgique qui ne sont pas en immersion, et, cela, sans se poser de question.
En résumé, ayez pitié de vos enfants, surtout si, en plus, ils sont motivés par l’apprentissage des langues : offrez-leur au moins un vrai stage en immersion ! Renseignez-vous ! Lisez correctement les sites internet, posez des questions à vos ami(e)s et, surtout, soyez exigeants.